Démarche de prévention et culture d’entreprise.

Démarche de prévention et culture d’entreprise.

Dupliquer les démarches de prévention sans tenir compte de la culture d’entreprise. Vraie réussite ou fausse idée ?

Depuis 20 ans, nous voyons se développer énormément de démarches de prévention issues de concepts nord-américains de BBS. Toute le monde y va de son approche avec une base commune qui voudrait s’appliquer à un « Homme normal » ou une « entreprise standard ».
Pour celui ou celle qui a voyagé professionnellement un peu, on se rend très vite compte des différences de mode de conduite des entreprises et de management des équipes. Nous avons des cultures très différentes y compris au sein de l’union européenne. Et l’on constate des pratiques très intéressantes dans de nombreux pays sans pour autant qu’elles soient transposables partout.

J’ai été témoin, récemment, à la faveur de mes congés, de deux scènes improbables en France :
– Une route à traverser avec un feu piéton rouge et des personnes qui attendent de chaque côté. Il n’y a aucune voiture qui passe … Un piéton arrive, le nez dans son portable, il jette un œil rapidement à droite et à gauche avant de franchir les premiers mètres du passage piéton et faire très vite demi-tour. Il s’est rendu compte qu’il était seul.
Il revient en arrière et se positionne sur le trottoir à distance raisonnable de nous tous dont certains le regardent avec insistance.
– Des travaux sur autoroute : la circulation est chargée, sur 3 voies, elle passe en deux voies tout en diminuant en vitesse à 80km/h. Le ralentissement est limité, chacun réduit sa vitesse bien avant le rétrécissement de chaussée et s’intercale ou laisse passer sans difficulté…
A quoi cette illustration me sert-elle ?
Elle me confirme que les recettes ne sont pas les mêmes d’un pays à un autre. Lorsque des populations considèrent comme normal le respect de règles et agissent « naturellement » avec une certaine bienveillance l’approche prévention ne peut pas être la même que pour d’autres qui considèrent chaque règle comme une atteinte aux libertés individuelles.
Un interlocuteur autrichien à qui j’ai parlé de sujets basiques de prévention ne comprenait pas pour de nombreux points l’approche que nous avons en France (formation, évaluation des risques, risque machine, …). Les règles sont moins nombreuses mais ne posent aucun souci. Le sujet fait partie du travail.
Pour autant la prise de risque n’est pas moins présente mais à travers une responsabilisation plus forte des entreprises et des Hommes.
Je cautionne et valide le principe de la vision zéro accident. Cette vision se construit, elle tient compte des enjeux stratégiques de l’entreprise de son positionnement commercial de son développement, de ses équipes. Aussi pour revenir aux solutions internationales de prévention, il ne me semble pas pertinent de dupliquer des démarches sans s’intéresser, a minima, à la culture d’entreprise.
Nous avons en France et en Europe des chercheurs qui ont fait et font un travail de qualité sur la perception des risques et la culture de prévention voire la vision zéro accident.
S’enrichir par les démarches internationales est une réalité mais elles sont nécessairement abondées, complétées, critiquées selon les situations locales et peut-être que quelques fois, les cultures d’entreprises ne sont pas suffisamment en phase avec une démarche culturelle de prévention et là, le consultant doit savoir le dire !

bonne semaine

Jérôme

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